Toute lhistoire de notre tour du monde à la voile sur le Gwen Ru, un petit Oceanis de 10m.
Les Cooks, Niue, Tonga, Fiji
Les iles Cook: Petite halte à Aitutaki
Un départ de Tahiti sans la moindre trace de vent, au moteur donc. Pet pet pet…
Puis un bottage de fesses en règle, 25-35 noeuds et des creux comme ça. Et vlan, fallait se tenir mieux !
Le mouillage à l’extérieur de l’atoll d’Aitutaki dans les iles Cook fut bien mérité. Fi fi.
C’est ici Aitutaki. Première à gauche après Tahiti.
Comme d’hab, une arrivée de nuit. Histoire de tester nos cartes, on vérifie au radar. Sur chaque atoll, on trouve un bateau perché sur le corail pour avoir fait une arrivée au GPS. On repère bien sur le radar l’ile toute à gauche, et les récifs extérieurs, les petits points à milieu à gauche.
Juste pour rire, après vérification, la carte est décalée de 100m en diagonale, et la position de la passe est fausse de plus de 500 m.
La passe étant limite. 1,8m de profondeur sur le coté gauche (moins à droite, heu quelle droite ? en entrant ou sortant ?) et 5m de large. On préfère assurer en mouillant à l’extérieur du récif et en checkant la passe en annexe.
Le marquage de la passe est top. Un bidon sur un bout de bois… C’est mieux que rien du tout :)
On débarque, c’est joli.
Et on voit le Gwen à l’extérieur de la barrière. Si, le mât à droite. A gauche c’est un Suer Maramu 2000 avec compresseur pour les bouteilles, broyeur pour les ordures et lave-vaisselle. Si si.
Il est 15h, c’est donc trop tard pour faire les formalités. Zut.
On se balade un peu. C’est joli.
Le lendemain, c’est Constitution day. C’est férié, faudra attendre après-demain pour les formalités.
On en profite pour plonger, explorer le lagon en annexe. Avec une annexe, on peut se faufiler partout !
Et puis, c’est sympa ici, la petite Bora bora des Cooks, mais bon, le temps se gâte, et on est mouillé sur un platier de corail. On se casse avant que le vent revienne ? On se casse.
On se barre sans faire les formalités. Par ou t’es pas entré, on t’a pas vu sortir.
Dommage on avait fait un beau drapeau.
Mais mouiller dans du corail, avec des marées, c’est pas drôle du tout.
La chaine est sous une patate, l’ancre est crochée dans une autre patate, et l’orin s’est coincé sous une troisième.
Je sors la bouteille, et je me fais une petite 18m le long de la chaine pour tout démêler. C’est trop joli, on dirait une forêt de champignons géants. Pierre, si tu n’étais pas déjà marié je t’épouserais. Sans ta bouteille, je laissais mon mouillage sous l’eau.
Le dernier voilier qui a mouillé ici a du laisser sa chaine au fond… Il y a une petite annonce au port…
En remontant le tout, l’ancre se recoince sous une patate et je grille le guindeau. Il semble mort. La chaine est tendu à la verticale et la houle entraine de méchants coups de rappels. Ca va péter. Un ange passe… Rendu à moitié sourd par le vocabulaire employé.
Je sors la chaine du guindeau, et re-plongée sans bouteille cette fois pour tirer l’ancre à la palme par son orin. Toujours oriner dans le corail. Et ensuite tout remonter à la main. 25m de chaine de 10 et une Delta de 16kg à bout de bras. Je me suis découvert poète coté jurons.
Allez, go, cassos vers Niue.
Il est pas beau mon maquereau ?
Ca fait trois jours que je range l’hydrogénérateur tôt le matin pour mettre une ligne et la garder toute la journée. Il y a eu des touches…
Une splendide bonite a fait un bond de deux mètres avant de disparaitre.
J’ai remonté une dorade coryphène jusqu’à deux mètres du tableau arrière avant qu’elle ne se décroche.
Le rapala rouge est défoncé de coups de rostres d’espadons.
Le poulpe, trainé une nuit, pour voir s’est fait démonter la tête et arracher deux de ses trois hameçons.
Mais aujourd’hui, sonnez trompètes, bombardes et violons. On mange du poisson. D’ailleurs on va en manger toute la semaine, vu la taille de la bête.
Elle a reussi à me défoncer l’hameçon ! Pourtant c’est pas du petit.
Alors, il est pas beau mon maquereau ?
Bienvenue à Niue
Six jours, six nuits à se faire secouer grave.
Non, c’est pas vrai, il y a eu une journée ‘idéale’. 15 noeuds de vent du 120°, mer plate, grand soleil. Un avant-goût du Paradis.
Mais hier et cette nuit, c’était du grand n’importe quoi. Vent tournants entre 25 et 35 noeuds entrecoupés de zones sans vent. Pluies intermittentes, vent froid. Froid. Gros vagues déferlantes croisées. Et une arrivée de nuit, par une nuit sans lune, qui nous a vu dériver à la cape de 2h du mat à 7h ce matin pour prendre une des bouées alignées le long du récif. Sous le vent de l’ile.
Niue, au fait, c’est ici ! Après Tahiti et les Cooks.
Car Niue est une vraie ile. Il n’y a pas de récif barrière. On mouille sur bouée, et on sort même l’annexe de l’eau avec une grue tellement la houle est méchante.
Quand on voit l’état des annexes des locaux, ça calme.
Au premier regard, on est sous le charme ! C’est trop mignon ici. Tout est net, propre, bien rangé, et poli.
Formalités expédiées, yacht club sympa. On va rester un peu ici.
Ranger, laver et se poser un peu :)
Je viens de récupérer le guindeau. Un connecteur dont l’intérieur était bouffé par l’oxydation avait fait fusible. J’en ai profité pour tout recabler propre.
On aura un guindeau nickel pour les Tongas !!
Bon, c’est l’heure du steak de dorade, ou du mariné à la tahitienne ? En tout cas, quelque chose me dit qu’il va y avoir du poisson…
Bises à tous !
Niue, Togo chasm, la vraie cachette du pirate
Niue, c’est tout mignon.
Il se dégage une impression béate de tranquillité de cette ile.
Je ne me lasse pas de débarquer l’annexe à coup de grue.
Histoire de la découvrir un peu mieux, de la sentir, plutôt que de louer une voiture, on se prend deux VTT. et c’est parti pour un tour de l’ile à coup de mollets.
Vingt kilomètres plus loin, sous un soleil de plomb, nous nous engageons dans le Togo chams. Un champ de couteaux de corail pointés vers le ciel, souvenir des temps ou l’ile était quelques mètres plus basse.
A traverser pour tomber sur une petite vallée cachée, plantée de cocotiers, de grottes secrètes pour enterrer un vrai trésor de pirate.
Le temps de manger, et déjà on est reparti pour boucler le tour de l’ile.
Plus que 30 km et on peut se jeter sur les glaces de folie du yacht club de Niue.
Niue, j'suis au régime
Avant de quitter Niue, on se prend un régime de banane au marché.
Histoire de virer les quelques pinces-oreilles et autres scolopendres, on se dit que l’immerger dans l’évier des toilettes publiques peut être une bonne idée… Il devrait y avoir quelques bestioles…
Au fur et à mesure de la montée des eaux, des dizaines de bestioles se mettent à grouiller. Effrayant. Au final, un énorme cafard sort des bananes.
Un peu plus et il montait dans le bateau celui-là.
On a ensuite passé les WC au Baygon (on est pas des sauvages non plus) et on a balayé les monceaux de cadavres.
Inutile de dire que le régime a suivi l’annexe immergé au bout de 2m de corde et a passé quelques minutes sous l’eau avant de monter sur le Gwen…
Niue, la famous mysterious Vaikona Cave
Au détour du marché (le régime de banane sous le bras), on tombe sur Jean-Philippe et son amie. On se prévoit une petite virée.
Baignade dans un ‘Blue Hole’, une petite crique de corail à l’eau bleue.
L’eau de surface est douce et froide car il y a une source. L’eau du fond est chaude et salée. Marrant.
Il y a une petite grotte sous-marine. Forcément il faut la visiter. Je plonge, j’émerge, c’est tout petit. Retour par le même chemin, puis je sors de l’eau avant de me retourner.
Un petit ‘tricot rayé’ émerge de la grotte…
La morsure de ce serpent est mortelle. Heureusement sa bouche est si petite et il est si peureux qu’il ne mord jamais.
Pour continuer, une petite balade sur le platier. Les couleurs sont hallucinantes. Pâles, un peu passées, brulées par le soleil.
Jean-Philippe s’est fait un an en Australie, a remonté l’Afrique du Sud au Nord en 4x4 (photos sur http://www.keep-searching.net), et vient de traverser le Pacifique sur son énorme voilier. Le courant passe bien, on décide tenter une rando un peu ‘extrême’ le lendemain.
Rodd et Helizabeth qui ont fait la rando avec un guide nous ont briefés.
‘Be very carrefoull’, ‘this is very dangerous’…
Il faut traverser la forêt. Bien balisée parfois, parfois moins…. Le sol est formé de blocs de corail et une végétation exubérante pousse dessus sans scrupule.
Enfin on arrive, ‘Enter et your own risks’ j’adore !!
Et c’est parti à la lampe frontale.
On arrive, presque trop vite, sur une splendide piscine naturelle d’eau douce glacée.
Les masques et tubas sont de sortie. Les lampes torches sont mises dans des sacs plastiques pour les étanchéifier un peu mieux.
Et on plonge.
Il y a une entrée à 3m sous l’eau. Il faut passer :)
On débouche dans une grotte. La vision de l’intérieur est irréelle. On voir à travers l’eau cristaline la piscine extérieure, elle bien éclairée.
On commence un peu de spéléo pour trouver une autre piscine, puis une troisième.
Pas de photos désolé.
La sortie se fait en douceur, et après s’être séché, on se dirige alors vers la mer pour un petit casse-croute. Ca pense qu’à manger ces bêtes là !!!
Retour peinard en voiture cette fois-ci :)
Tonga, petit week-end aux Vava'u
On quitte Niue le cœur gros. C’est qu’on commençait à s’y plaire.
On tire droit sur le iles Tongas. On va faire l’impasse sur l’ile du Sud. Nous ne verrons donc pas le megalithe, concurrent de Carnac et de Stonehenge.
On se dirige vers les Vava’u qui aux dires de Tiamanga est splendide quoique dispendieux en frais d’entrée/sortie.
Nav tranquille sous spi sur une mer d’huile. On s’y fait…
Et on arrive dans les Vava’u, un archipel de plusieurs milliers d’ilots de corail.
On se balade, occupés à tirer des bords entre les iles dans 50m de fond.
Petit arrêt devant la Mariner’s Cave. Cette cave sous marine a une entrée assez longue à plus de 3m de fond. C’est le spot select des Vava’u. Tu y es entré ou non :)
Les fonds sont à pic à 50m. Impossible de jeter l’ancre. Il faut donc se relayer pour qu’il y ait quelqu’un en permanence à bord du Gwen.
Une fois dedans, après la balade de Niue, c’est décevant. La grotte est toute petite.
Par contre à la sortie, je tombe nez à nez sous l’eau avec un petit requin pointe blanche que je n’attendais pas là. Grosse impression, d’autant que le bateau est relativement loin.
On décide de mouiller le long d’un petit ilot en face par 5m de fond.
On s’installe, sort les ti-punch à la nuit tombante, quand l’alarme de mouillage se met à bipper comme une folle. Le mouillage dérape franchement.
On est mouillé à 15m du récif. Coup de bol monstrueux, le vent souffle parallèle au récif. Ca laisse le temps de remonter l’ancre, et de se diriger vers un mouillage sûr des Vava’u.
Il faut quand même slalomer pendant une heure, de nuit pour y arriver. Au fait, les cartes sont bien sûr complètement décalées. Mais on commence à avoir l’habitude.
Merci le radar :)
Au petit matin, on se retrouve mouillé dans une baie splendide. Un peu de snorkeling, un peu de rangement. Le week-end file à une vitesse folle, et on repart déjà.
On passe devant la Swallow cave, visitable en annexe.
On jette un coup d’oeil furtif à la capitale.
Et on est déjà reparti, direction les Fiji.
Le temps est calme.
C’est l’occasion de naviguer cool.
Mais parfois c’est vraiment calme…
Les nuits sous spi sont magnifiques.
Et soudain, c’est le groos pépin… Depuis quelques temps, l’hydro faisait beaucoup de bruit.
Maintenant il ne tourne plus. Un roulement a du péter, il va falloir l’ouvrir et changer ça. Quand on pourra…
Coté positif des choses, sans hydrogène, on peut tirer une ligne. Et on se fait un beau Wahoo.
Les instructions déconseillent de traverser l’archipel Lau qui est à l’est des Fiji. Tout en précisant que c’est joli.
C’est une zone d’intense activité sismique, de nouvelles iles apparaissent de temps en temps. Certaines disparaissent. Dans certaines zones les cartes sont disons, anciennes.
On y est donc allé faire un tour :)
Rhooooo, la peur de ma vie !
Au Sud d’Oneata, par 300m de fond selon les cartes, on voit la mer changer de couleur. Elle passe brun-marron, la couleur du récif sous 5m d’eau. Bizarre…
Un coup d’oeil rapide au profondimètre. Il annonce 2,5m sous la quille…
Gloups.
Et nous, on déboule comme des coeurs à fond sous spi, des zones brunes dans tous les sens. Barre en main, on passe au milieu.
Ca passe en douceur.
Que s’est il vraiment passé ?
Les fonds sont remontés ? C’était des coulées de boues ?
Le profondimètre à 2,5m n’était ce pas juste un poisson, comme cela arrive régulièrement ?
On se consolera avec du pain à la coco à tomber part terre, un passage de nuit devant Suva (on ne verra rien, même pas un phare), et le vent ayant tourné, on transforme le spi en super génois.
Allez gogogo sur Tanna l’ile sud du Vanuatu. On va se faire un vrai volcan en éruption !