Toute lhistoire de notre tour du monde à la voile sur le Gwen Ru, un petit Oceanis de 10m.
Les Marquises
Les Marquises... Hiva Oa
Après 33 jours de mer, quelques galères, et de belles journées de nav, c’est en douceur que le petit Gwen est venu planter ses ancres dans la baie d’Atuona sur l’ile d’Hiva Oa.
Une à l’avant, une à l’arrière. Hiva Oa est le point d’entrée officiel des Marquises, du coup, le mouillage est saturé. Il faut faire son créneau sourire au lèvres par un vent de travers et bien tenir ses deux ancres. Tous derrière et Gwen devant. C’est le petit au bout à droite :)
Le temps de garer l’annexe, et c’est officiel, je suis aux Marquises !
Mais k’es t’aHauku ? Rhoooo… C’est terre, on se relache.
L’ile est splendide. Il fait chaud, beau. L’odeur de la terre monte aux narines, ainsi que celle de chevaux. C’est hallucinant, il y a des fleurs de tiaré et des hibiscus partout et ça sent le cheval ! J’adore !
Un petit tour de l’ile pour en prendre plein les yeux.
Le passage obligé au petit cimetière ou reposent Gaugin et Brel.
Et c’est le passage dans le petit village d’Atuona ou je peut me remettre à flamber.
J’adore la monnaie. Les billets ont de la gueule !
Petit tour à la gendarmerie pour les formalités d’entrées.
Et c’est le retour au bateau pour l’entretien de rigueur. Très peu de pousse pieds. L’antifouling a fait un super travail. Juste des traces au dessus de la flottaison à nettoyer.
Coté guindeau, c’est plus lourd. Les quatre vis qui fixent le chassis du moteur ont pété net.
Le tour des bateaux est vite fait. L’entraide est tout simplement géniale. Edouard et Jean-Marie sur Sweet Life me prêtent leurs mèches, leurs tarauds et leur perceuse surboostée . Patrick sur Tiamanga le coup d’oeil et de main du maître ébéniste.
Décision est prise de forer et tarauder quatre pas de vis dans le bloc moteur en lui faisant faire un quart de tour. On démarre le groupe, on présente le bloc, et les marques sont faites.
Patrick a tellement bien ajusté les mesures que ça rentre au premier coup. A peine besoin d’un léger coup de queue de rat pour parfaire le travail.
Je repars avec un guindeau neuf !
Plein des réservoirs d’eau, grande lessive… Un mois de linge sale…
Et Marie-jo nous fait faire avec Patrick et Naya un tour de l’ile en 4x4.
Les ruines d’Iipona, ancien lieu de culte avec ses tiki.
Et passage obligé dans une ferme pour faire le plein de bananes et pamplemousses. Ces pamplemousses sont doux, sucrés, énormes, juteux à souhait. Un seul me tient deux jours.
Le bateau qui ravitaille l’ile tous les quinze jours est à quai. On passe de celle du cheval à l’odeur des vaches. C’est sympa :)
Un dernier tour au musée Gauguin, une visite de la maison du jouir.
Un passage à l’espace Jacques Brel, petit hangar en bord de plage empli de l’avion Jojo et de musique.
En revenant au mouillage, un bateau finlandais obligé de manœuvrer pour laisser partir un voilier américain dont l’ancre avant était sous son ancre arrière est venu me défoncer le bordé bâbord. J’ai des traces noires sur le coté, et un chandelier voilé. Le temps de démonter la cloison pour vérifier que rien n’est abimé à l’intérieur et je retrouve mon capitaine finlandais tout confus qui m’offre une bouteille de mauvais pinard espagnol.
Le pire c’est que c’est le finnois et moi qui nous sommes rentrés dedans alors que le bateau américain à chassé sur ses ancres toute la nuit, m’obligeant à bouger mon mouillage à 2h du mat sa proue étant à 2m de la poupe.
A 2h je suis allé en annexe (2m à faire) cogner contre la coque et ces cons ne sont jamais sortis…
Quelques nuit plus tard, c’est moi, à Fatu Hiva, qui irai défoncer un catamaran américain en pleine nuit… Je m’en sortirai de la même manière avec un sourire et une bouteille. Heureusement que les bouteilles de vin existent :)
C’est l’heure de dire au revoir aux amis de Tiamanga, Sweet Life, Pépé Jo, Ti Soaz…
quand en plein apéro avec Françoise et Jean-Pierre sur Ti-Soaz, par nuit noire on entend deux sourires s’épanouir dans un rire léger: “Bonjour, on fait le tour des bateaux, vous voulez des bonbons ?”
C’est comme ça que je me suis récupéré Julie et Siv Anne, deux stoppeuses norvégiennes en route pour Tahiti. Qui ont débarqué avec provisions et bagages.
Ca fait presque quinze jour, il est temps de partir là. Départ pour Fatu Hiva, baie des vierges, tout un programme.
Oups, départ retardé, l’enrouleur de Papa Djo fait des siennes. Les rivets ont lâché, il faut monter pour renfiler tout ça dans le rail.
Hervé en profite honteusement pour tenter de détourner mon équipage. Mais nous réussirons quand même à partir.
Direction Tahuata, petite ile au Sud Ouest de Hiva Oa pour une nav de concert avec Papa Djo.
Les marquises... Tahuata
La nav de Hiva Oa vers Tahuata se fait tranquillement de jour et on arrive baie Anamoenoe. Mouillage sur fond de sable blanc en place d’une plage splendide.
A peine arrivés, tout le monde à l’eau !
Le bord de la falaise est plein de poissons multicolores, je verrai mon premier poisson chirurgien, ainsi que le petit gros plein d’épines qui se gonfle.
J’adoooooooore ……..
Papa Djo et Gabriel sont garés à coté.
Pendant que je prends une bière avec Gabriel, ancien para, qui vient prendre sa retraite sur son bateau sur Tahiti, les filles se baladent en annexe et tentent de se faire inviter sur les bateaux.
Un splendide monocoque profilé comme une statue grecque est au mouillage. Elles se prennent leur première douche froide. Le propriétaire n’est pas à bord, et l’équipage leur assène un sentencieux “même pas en rêve”.
Elles ne s’en sont toujours pas remis. Elles se rattraperont avec un beau catamaran.
C’est marrant un bateau avec des filles à bord. Je mange bien, et j’ai un beau pavois de petites culottes.
Mais j’ai dans l’idée que si je ne fais pas gaffe je ne vais pas rester le chef très longtemps.
La journée passe vite, c’est déjà le départ pour Fatu Hiva ! A moi la baie des vierges !
Les Marquises... Fatu Hiva
La baie des vierges se mérite !
Après avoir tiré des bords de malade dans un vent tournant toujours de face (si ! si ! c’est possible). On se mange une arrivée par nuit noire dans un mouillage surpeuplé.
Après un appel radio, Silver Lining (behind every cloud, there is a silver lining) nous informe que Papa Djo est arrivé juste avant la tombée de la nuit. Et nous conseille de ne pas trop entrer dans la baie mais plutôt de rester à l’extérieur.
Petit slalom pour trouver un endroit avec juste 15m d’eau ou lâcher l’ancre. Le vent est fort, et une fois 60m de bout laché, j’ai déjà 35m sous la quille. Par sécurité, je remets 20m d’orin. Ca sera 10m de trop. Dans la nuit le vent tombe complètement, et Gwen ira caresser de son ancre à arrière qui est toujours à poste les flanc d’un splendide catamaran américain… pom pom pom
J’irai faire amende honorable le lendemain matin avec une bonne bouteille de vin à la main, et mes coéquipières en biquini. Je ne sais qui de la bouteille ou des biquinis a fait le plus, mais nous avons rencontré des gens charmants, qui nous ont même offert des bananes pour le petit dej et monteront avec nous à la cascade de l’ile.
Le mouillage est sublime. A gauche Papa Djo rejouant la couverture du livre “Sur trois océans” d’Antoine. A droite Secret Agent Man à l’aube du crépuscule (???).
Je croise Franck de Silver Lining qui se prépare à lever l’ancre. Ils ont prévu de partir remplir le frigo avec du poisson. Deux heures plus tard, appel radio, ils ont sorti un Mahi Mahi de 20 kg !
Les filles sont hystériques, Secret Agent Man est au mouillage, avec Liz et Erick à bord. On embarque Liz et direction la cascade…
Il y a quatre stoppeuses en tout et pour tout dans cette partie du Pacifique et j’en ai trois. Les trois blondes aux yeux bleu dans mon annexe. J’ai du faire un truc bien un jour dans ma vie… Un peu plus tard dans la journée, le regard glissant sur un postérieur en bikini, Diego, embarqué sur le Bubble aux Galapagos, me lâchera dans un souffle rauque :“You’re blessed, man !”
Le petit village est charmant.
Après un treck épuisant dans la jungle hostile (ok, Liz était en tong), c’est enfin la cascade.
Elle est pas belle la vie ?
Retour au bateau, on en profite pour acheter une baguette et 2kg de poisson. Et c’est un tour rapide dans le mat pour prendre des photos, et vérifier le matériel.
Le truc sympa avec deux filles à bord, c’est que je me fais plein de potes. Dès qu’on rencontre un bateau rempli à ras bord de mecs. On va prendre le Bubble par exemple. Il y en a un qui se dévoue pour m’offrir des bières pendant que ses équipiers vont tenter leur chance avec les filles :)
En parlant du Bubble, les mecs Ross, Alex et Diego passent me chercher pour aller faire du saut de falaise. Qu’est ce que je disais ?
Et ensuite on passe prendre les filles qui voudront aussi sauter. Elle est pas belle la technique ? Quelques ravagés du bulbe feront même du saut de mat…
Mais ne t’inquiète pas maman, moi je prends les photo d’en bas.
On finira la nuit chez Papa Djo autour d’un énorme plat de lasagne et de cocktails maison.
Départ prévu à l’aurore pour cinq jours de nav direction les Tuamotus.