Toute lhistoire de notre tour du monde à la voile sur le Gwen Ru, un petit Oceanis de 10m.
Clair que ça va le faire !!! Panama c’est moi que v’là !!!
Après un départ en fanfare de Gwada, le volcan de Montserrat m’ayant explosé au nez, et recouvert de cendres pendant deux jours, ce fût ménage au départ et ensuite coup de vent sur la Colombie. Comme d’hab quoi.
Dix jours, deux ris dans les voiles, à avancer tranquillement dans une mer changeante. Photo deux, sur les cotés c’est le sillage de Gwen, on dirait presque que ça booste !
Tantôt plate, tantôt courte et nerveuse, tantôt balayée par une énorme houle d’est, tantôt croisée avec une houle de sud.
De temps en temps des vagues moyennes s’unissent et je monte des montagnes liquides, par étages. Le p’tit Gwen est à l’aise. Maintenant que je sais le régler, ça avance bien. Juste un peu frustré de toujours naviguer sous-toilé. L’objectif étant de limiter l’usure des voiles et la fatigue du gréement.
Quand Gwen part en surf à 9,9 noeuds, on sent qu’il suffirait de peu (par exemple 500 kg de gasoil et eau, un groupe électrogène, une machine à coudre, 5 sacs remplis d’outils masse, burin, étau, pince à sertir, coupe boulon, des dizaines de boite de conserve en moins…) pour qu’il surfe à fond les manettes et fasse péter les 12 noeuds.
Un jour faudra que je me le fasse en mode racing :D avec le bateau de quelqu’un d’autre…
Les enceintes extérieures changées, j’ai enfin du bon son, et c’est Hit 80 (Comanchero, Ca plane pour moi… et même le grand Jojo ! Du pur son) à fond que je fais mes mots croisés vautré dans le cockpit. Faut pas se laisser aller, toujours être au top :)
Nav tranquille, journées agréable à éviter les coups de soleil, j’ai pu tester mon bimini (Deux coups de scie en perspective, il est trop avancé et ça gène pour voir la voile quand on prends les ris), et quarts de nuit d’une heure. Ca se fait bien.
J’ai relu les Antoines. Marrant de les relire 20 ans plus tard, et de comparer nos escales.
- “ La mer des Caraïbes a mauvaise réputation. de Martinique à Panama, les illustres prédécesseurs qui l’ont traversée l’ont en général franchie d’un seul bond, l’alizé se renforçant à leurs trousses, roulant bord sur bord dans la houle de plus en plus marquée, n’ayant qu’une seule hâte: en sortir au plus vite, atteindre le fond du golfe, l’entrée du canal de Panama.”
- “tous les récits de traversées vers Panama que je relis (Toumelin, Moitessier, Auboirouxx) parlent de sacrées branlées.”
- “ Une vague a fait partir le bateau au lof et la deuxième, particulièrement haute, l’a trouvé couché: c’est la première fois que je mets vraiment le pont dans l’eau.”
Heureusement que je les ai relus vers la fin, ça ficherait presque les chocottes.
L’approche du port de Colon se fait dans la brume, des monstres au mouillage hors du port (hydrocarbure et produits explosifs obligent) sortent du brouillard un à un.
Enfin je passe le brise lame de Colon, le drapeau panaméen (fait à la main) dans les haubans par politesse et le drapeau jaune pour informer l’immigration que j’ai conscience de ne pas être en règle et que je compte m’occuper de la paperasse avec sérieux et le plus vite possible.
La marina de Colon s’étant faite expulsée pour laisser la place à des docks, je laisse Colon sur mon bâbords et fonce sur Shelter Bay Marina qui sera plus confortable qu’un mouillage dans la zone F au milieu des tankers.
Un petit coup d’oeil sur l’AIS. Gwen en rouge à gauche dans la marina, ses potos porte-conteneur en vert derrière le brise lame, les explosifs hors du brise lame et la ville de Colon ou je dois faire toutes les démarches administratives à droite.
Arrêt au ponton visiteur de la marina, le temps de capter le wifi, de descendre une bière fraiche, et de faire connaissance avec les voisins d’Archibald qui me filent le numéro de téléphone de Tito, agent connu ici comme le loup blanc et qui se chargera pour moi des procédures nécessaires au transit du canal :)
Rendez-vous est pris pour lundi 10h au mouillage F.
Ensuite jusque mi-mars pour visiter les San Blas, trekker au Panama, prendre une bière (ou un Schweppes) avec Catherine et traverser le mythique Canal pour plonger à main nue dans l’immensité du Pacifique !!!
Elle est pas belle la vie ?