Gwen Ru

Toujours plus à l'Ouest
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Toute l’histoire de notre tour du monde à la voile sur le Gwen Ru, un petit Oceanis de 10m.


Les favelas de Colon

Février 2010
Seb

Il n’y a qu’une seule chose à retenir de Colon pour le passage du canal: c’est un putain de bordel (des)organisé.

En gros, ça va être procédurier, mais vous ne connaitrez à aucun moment le détail exact de la procédure.  

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Préparez la monnaie. Tout se paye cash et en dollars.

Une fonctionnaire m’a retenu une heure dans son bureau en tentant de me faire avouer que j’avais trafiqué les papiers du bateau. A priori il n’y a que dans les actes de francisation français que le nom de l’ancien propriétaire apparait. Jai été sauvé par la fin de son service. Il était 13h00, son remplaçant m’a tamponné les papiers en 10 min.

A Colon, vous vous en rendrez vite compte, avec un bateau en dessous du supertanker, au mieux vous être toléré, au pire vous dérangez. 

Rien, vraiment rien n’est fait pour faciliter la vie des voiliers.

Et les seuls qui vont s’intéresser à vous, vont directement viser votre porte-monnaie.

 

Bilan: Un pistolet au pâté, trois sachets de frites et deux canettes de bière

 

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Au final, je m’en tire avec:

- Un check-in, l’entrée du bateau dans le pays.

- Un tampon sur le passeport, mon entrée dans le pays

- Un permis de navigation dans les eaux panaméennes

- Un zarpe pour les San Blas

- Une prise de rendez-vous pour faire mesurer le bateau

- Un mesurage complet et en détail du bateau

Il m’aura fallu jusqu’à 8 photocopies de mon passeport et des papiers du bateau…

 

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Pour la mesure, un fonctionnaire en grande tenue a sauté sur le pont de Gwen à partir d’un bateau pilote. Il a failli se planter à la baille… Une heure pour remplir 6 formulaires détaillés, tous reprenant en gros les mêmes infos . Il a ensuite déroulé son mètre ruban pour prendre en détail toutes les côtes du bateau. Pour au final arriver à la conclusion que mon petit Gwen fait  bien moins de 50 pieds (en gros 15 mètres) et que je rentrais donc dans la tarification forfaitaire des bateaux de moins de 50 pieds. A savoir 600$ plus 900$ de caution à régler en espèces à la banque centrale. En espèces… A 5 minutes de la secondes zone franche mondiale, et dans le premier pays banquier d’amérique centrale on ne peut pas payer par cartes bancaires. C’est le tiers monde ici…

Retirer 1500$ en, cash à colon, en voila une bonne idée.

A chaque fois, c’est une balade poétique à travers Colon, ville poubelle ou le pire côtoie encore pire. On y circule en taxi même pour faire 20m.

Quand j’irai chercher mes aussières, le chauffeur ne voudra pas me laisser sortir du taxi. Trop dangereux ici. ‘muy peligrosso’ dans le texte…

Je n’ai pris aucune photo de la ville. C’était la première fois que je me sentais ainsi en insécurité flagrante. J’avais l’impression de vivre dans une mauvaise série policière avec de vraies gueules de tueurs sur le trottoir d’en face.

Les bâtiment des douanes, de la police occupent des immeubles en ruine, avec des murs lépreux. Quand je suis allé faire ma demande de permis de navigation je me demandais si c’était bien les locaux officiels ou si ne tombais pas dans un coupe-gorge.

Retirer 1500$ en cash… Il a fallu faire un guichet automatique, le comptoir de HSBC et le comptoir de la Panama National Bank pour pouvoir les retirer par tranche de 500$. Il m’aura fallu deux jours et  des aller retours en taxi… Parfois j’obtenais 500$, parfois rien… J’ai eu la chance d’avoir une visa, les possesseurs de mastercard ne pouvaient rien retirer.

- Payer à la banque les frais de passage du canal

- Prendre rendez-vous pour le passage

- Passer !!!

 

Tout est dans la méthode

Pour faire tout ça, vous avez deux écoles: l’américaine que je n’ai découvert que trop tard et la française.

 

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Les bateaux français se refilent des tuyaux, chacun se débrouillant pour faire simple et à moindre coût. Le super plan français, s’appelle Tito. On se met au mouillage dans les Flats. La zone de mouillage glauque au milieu du port juste à coté de la décharge et du bidonville. Il n’y a aucun endroit pour ranger les annexes. Pour aller en ville, il faut donc attendre Tito et son bateau taxi (qui vient s’il en a envie, jusqu’à deux jours d’attente) ou garer son annexe comme un sauvage à coté des pilotes, devants un énorme porte container, et se faire la moitié des docks à pieds. C’est ce que j’ai fait bien sur… Près d’une semaine au total pour tout boucler dans un décors de docks lugubre. J’ai eu la chance de croiser Michel et Yves au mouillage. Les frangins ‘cubi’. On a galéré ensemble.

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Les américains, et ils sont nombreux, font plus simple eux. Ils se posent à la marina et le personnel de la marina s’occupe de tout. Il suffit de payer. De payer cher.  A 50$ la nuit pour un petit voilier de 10m, ça fait mal la semaine d’attente. Un couple de retraités américains étaient là depuis 3 mois à bricoler sur le bateau en attendant de passer le canal.

 

Mon Tito et ses plans foireux…

J’avais pris contact avec Tito en arrivant à Colon. J’ai donc tout géré avec lui. Plutôt sympa au début, mais complètement flippant au final.

Après une semaine aux San Blas, je rentre le mercredi matin à Colon pour donner à Tito le temps de me livrer les aussières, les pare-bat en pneu, et mon dernier zarpe pour les galapagos. Coup de fil esur le mobile de Tito. Pas de probleme, il passe dans la soirée. Le soir personne. Jeudi, plusieurs coup de fils plus tards, il aurait du passer a midi, l’après-midi, le soir… Le vendredi du passage, alors que le pilote devait monter à bord à 16h00 pour le passage du canal, a 10h00 Tito ne m’avait toujours rien livré…

Il a fallu que j’aille en taxi a son ‘office’ en plein milieu des bidonville pour récupérer moi même le matos. Le zarpe n’était pas prêt il me faudra donc le refaire à Panama city.

Tito est d’ailleurs interdit de séjours à la marina. Il n’est pas considéré comme un agent fiable. Il a déjà planté quelques bateaux… Ca fait brouillon.

 

It’s détente time

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Toute la paperasse étant enfin bouclée, je pars à Panama city. Pour faire simple et histoire de voir un peu le pays de l’intérieur, je me fais déposer en taxi à la gare, ou je me retrouve à attendre le train, derrière les grillages en tapant le carton avec le garde, fusil à pompe au bras.  Même ici ça craint…

Voyage sympa en train, classe pullman dans des vieux fauteuils en cuir…

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Là je ferai la connaissance d’un backpackers d’Alaska, et d’un couple d’australien sympa…

Entre autre  Judy, australienne bien speedée, en balade autour des meilleurs spots de plongée de la planète, et qui revient du Belize. Je n’ai toujours pas compris si elle était en voyage de noce, ou juste en balade pour le fun.

En attendant, merci pour les bières :)

De Albrook à Tocumen

Arrivée du coté de Panam city, je me prend un taxi pour Albrook le terminal de bus de Panama, et de là je trouve à grand peine le bus qui va me déposer à Tocumen Airport.

Grand moments :) Le bus est parti à la nuit tombante, sans éclairage intérieur, le pare brise à moitié caché par une banderole ‘Jesus me guide’.

Les arrêts ne sont bien sûr pas indiqués, il faut savoir où et quand demander au chauffeur de s’arrêter. Ma voisine sympathique m’aidera à descendre à la bonne station. Bizarrement je suis le seul à descendre. Il me faudra ensuite trouver le chemin, de nuit, jusqu’à l’aéroport. J’apprendrais par la suite qu’au Panama, les classes sociales sont très marquées. Il ne viendrait à l’esprit de personne d’un peu à l’aise d’aller à l’aéroport en bus. Ici, on circule en taxi, les bus c’est vraiment un transport de pauvre.

Enfin à l’aéroport. En attendant Gabrielle, qui suite à un retard lors de sa correspondance de Madrid, ne passe plus par Miami, mais le Costa Rica, je recherche un hôtel pour la nuit avec l’aide de Catherine.

Truc de fou, tous les hôtels, et la liste est bien fournie sont pleins… Du coup, Catherine et Greg nous invitent à passer la nuit chez eux. Cool !

Soirée sympa, nuit dans un vrai lit avec la clim, le luxe !! Retour à colon par le même chemin.

Maintenant que j’ai une équipière, Go Go Go pour les San Blas !!!